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Texte à étudier: 1 Jean 2.3-11
(A lire également : Lévitique 19.18 ; Luc 14.26 ; Jean 3.20 ; 13 ; 1 Timothée 2.4 ;
2 Pierre 3.18 ; Exode 20.1-17 ; Psaumes 19 ; Matthieu 5.17-19 ; Galates 3.23 ;
etc.)
Les commandements indiquent le chemin à suivre dans l’expérience de foi.
Le chrétien est invité à saisir cet aspect pratique sans en faire une condition
de salut.
Retenons les éléments majeurs du passage biblique à étudier dans l’épître
de Jean :
-
L’observation des commandements,
-
L’identification et connaissance relationnelle,
-
Le lien entre commandements et vérité,
-
Garder la Parole, c’est recevoir l’amour de Dieu,
-
Le commandement nouveau consiste à aimer,
-
L’amour maintient la lumière de la vérité,
-
La haine conduit dans les ténèbres.
Garder les commandements
Le Pentateuque, reconnu par Jésus comme étant l’ensemble de la loi1 met
en évidence et de manière plus précise, les Dix Paroles. Leur implication
définit les paramètres de l’alliance nouvelle entre Dieu et son peuple. Le
peuple entier entendit la promulgation de cette loi constitutive (Exode 20.1-
21)
Ce que les 10 Paroles demandent :
-
Un seul Dieu
-
Un seul culte
-
Un Nom unique
-
Un jour unique
-
Respect des parents
1 Luc 24.44. Voir également Josué 1.8; Néhémie 8.2, 3, 14; Matthieu 5.17; 7.12; Luc
16.16; Jean 1.17.
-
Respect de la vie
-
Respect de la sexualité
-
Respect du bien d’autrui
-
Respect de l’honneur
-
Respect des limites affectives et matérielles
Dans l’ensemble, l’Ancien Testament propose deux types de lois, celles qui
sont apodictiques (sans négociation et sans condition) et celles qui sont
contingentes (temporaires, contextuelles). L’évolution socioéconomique,
politique également, amènera l’abandon de certaines lois touchant à
l’organisation du quotidien. La venue du Messie rendra caduc tout le rituel
lévitique. La loi, de ce fait, devient le socle de la relation entre Dieu et
l’homme, entre l’homme et son semblable.
Mais, le psalmiste dit de la loi qu’elle est délicieuse (Ps 19).
Nouveau testament ou alliance renouvelée
L’apôtre fait ressortir le lien logique entre la conversion, l’adhésion et la
pratique des commandements de Dieu. On a longtemps opposé le Dieu
légaliste et justicier de l’A.T. au Père aimant du N.T. Comme si la grâce était
absente de l’A.T. et prépondérante dans le N.T ! Les termes hesed, « amour
indéfectible ; bonté ; compassion » et hen « faveur », « bonté imméritée »
définissant la grâce dans l’A.T. se retrouvent dans le N.T. sous la forme du
grec charis, avec la même signification. C’est cette grâce qui est source de
salut2, source des dons spirituels (les charismes).
Jésus a-t-il aboli la loi ? Il répond sans ambiguïté à cette question (Matthieu
5.17-19) Le même Jésus dira : « Si vous m’aimez, gardez mes
commandements » (Jean 14.15) Si l’amour est l’accomplissement de la loi,
cette dernière est importante. Si la loi exprime la grâce divine, c’est qu’elle a
sa place dans la b’rith, l’alliance. Qui dit alliance dit ce qui est tranché,
visible, autonome, séparé, valorisé.
Plusieurs paraboles3 enseignent la doctrine de la grâce ; le fils prodigue
reçoit un accueil qu’il ne méritait pas. La grâce sauve certes mais elle met
aussi en marche, elle produit le témoignage de l’amour divin. Cette fidélité
repose sur une éthique et la loi morale est toujours présente, comme un
miroir, pour nous aider à nous corriger. Ce qui disparaît avec la venue du
Christ, c’est ce qui n’aurait aucune conséquence directe sur notre vie
2 Tite 2.11
3 Luc 15.20 ; Matthieu 20. ; etc.
présente dans son rapport avec Dieu et avec le prochain. Ce qui devient
caduc c’est ce qui ne concerne plus notre besoin de justification ou
d’expiation tant dans la théorie que dans les pratiques préconisées dans
l’A.T.
La loi est un pédagogue
Quel est le rôle de la loi ? La loi, dit Paul (Galates 3.23), a une dimension
pédagogique lorsqu’elle aide à l’organisation du peuple de Dieu. Chez les
Grecs et les Romains, le « pédagogue » (un esclave le plus souvent), était
chargé d’éduquer et de prendre soin du jeune garçon jusqu’à sa majorité.
Faut-il voir dès lors que le pédagogue n’a plus d’importance ? La loi et la
grâce ont de l’importance et un intérêt pour les croyants, puisque toutes
deux expriment le caractère divin. La loi manifeste la justice de Dieu tandis
que la grâce renvoie à son amour. Et c’est là que la pensée biblique
réconcilie ces deux entités, en enseignant que Dieu est aussi bien un Dieu
d‘amour qu’un Dieu de justice. La loi a permis de découvrir le péché parce
qu’elle a fonctionné comme un miroir réaliste, honnête et radical. Ce n’est
pas par hasard que Jésus évoque le lien à venir entre l’amour et
l’observation des commandements (Jean 15.10 ; 1 Jean 5.6). Ainsi la loi et la
justice de Dieu sont aussi intimes et solidaires que les deux faces d’une feuille
de papier ou d’une pièce de monnaie. Loin de les opposer, tout individu
comprend et accepte le lien naturel de complémentarité qui existe entre les
deux.
La loi est structurante dès lors qu’elle n’est pas rendue aliénante par des
zélateurs fondamentalistes et intégristes. L’indicateur le plus sûr, le plus visible
de notre amour pour lui se trouve dans l’observation de ses
commandements. La loi en soi n’avilit pas l’homme, elle a pour objet de
l’aider à définir les paramètres de sa compréhension de l’altérité, tant avec
Dieu qu’avec son semblable. La loi est structurante lorsqu’elle n’empêche
pas le croyant d’aller à la rencontre de la grâce de Dieu, cette grâce qui
réhabilite l’homme, qui le relève, le rétablit dans les droits de la rédemption.
L’automobiliste qui a reçu son permis de conduire n’a pas seulement la
liberté de conduire une voiture mais surtout l’obligation de bien « se »
conduire. Idem pour le citoyen. (Il ne suffit pas de briser son miroir…)
Christ libérateur de la loi
Christ la fin de la loi ! (Romains 10.4). En s’adressant aux Romains, Paul
envisage autre chose que l’abolition de la loi (Romains 3.31), sujet clairement
défini par Jésus lui-même lors du Sermon sur la montagne. Jésus n’est pas
venu rendre la torah caduque car le terme grec telos, rendu par « fin »
signifie non pas fin au sens de terminus ou terminaison mais bien fin au sens
de finalité, but ultime. La liberté que le Christ offre ? Paul insiste sur un aspect
responsabilisant (Galates 5.1,13-15). Si Christ est présenté comme la finalité
de la loi, c’est que le rôle de celle-ci est clairement établi : elle oriente vers le
Christ.
La liberté avec des limites n’est pas une aliénation de l’homme, mais plutôt
un apprentissage. Il y a une fonction pédagogique et le croyant en a besoin
dans son quotidien puisque la grâce génère une relation morale. L’amour de
Dieu consiste à garder ses commandements, dit Jean. La grâce nous a fait
découvrir que la loi peut être observée par amour et non par contrainte,
qu’elle peut encore faire nos délices parce qu’elle ne nous fait pas peur. Elle
diagnostique le péché mais, par l’Esprit divin qui agit en nous, nous prenons
conscience que Jésus est le libérateur. N’est-ce pas la réconciliation prônée
par la Bonne Nouvelle du salut ?
Conclusion
Marcher dans la lumière implique de la lucidité, du bon sens spirituel et une
ouverture d’esprit. Le Christ demande clairement à ses disciples de ne pas
négliger cette dimension de l’expérience spirituelle. Le fait de garder et de
pratiquer les commandements correspond à une conséquence et non à
une condition du salut.
Daniel Jennah
A méditer :
1. Comment définissez-vous le terme « commandements » ?
2. Que représente la notion de liberté ?
3. Loi et liberté : compatibles ou opposées ?
4. Comment concilier amour et observation des commandements ?
5. Sur quels critères évaluez-vous le progrès spirituel ?
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