DES TROMPETTES, DU SANG, UNE NUEE ET DU FEU

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Des trompettes, du sang, une nuee et du feu
Nombres 9 et 10

Le peuple est dans le désert du Sinaï. Le départ vers la terre promise est imminent. Le peuple a reçu les instructions de Dieu pour la marche Il a encore besoin d’un guide qui donnera le signal du départ, le conseillera sur l’itinéraire à suivre et l’avertira des conditions de la route. On met au point les derniers préparatifs. C’est l’objet des chapitres 9 et 10. Dans ces textes, plusieurs points pour nous interpellent.

1. La Pâque (9.1-14):
Avant que le peuple ne parte du Sinaï, Dieu lui ordonne de célébrer un anniversaire. En effet, un an s’est écoulé depuis que les israélites sont sortis d’Egypte. Avant de l’emmener vers Canaan, Dieu permet au peuple de se rappeler l’élément fondateur de son identité : la délivrance miraculeuse de l’esclavage. C’est comme si, avant de se remettre à progresser vers l’objectif final, le peuple a besoin de se rappeler les faits marquants de son histoire, son origine. Sachant d’où il vient, le peuple sera motivé à avancer vers la Terre promise.

La Pâque doit être célébrée avec toutes ses règles et prescriptions (v.3). Toutefois, des personnes ne se trouvent pas dans les conditions requises pour participer à la célébration. Ils font part de leur chagrin à Moïse qui consulte l’Éternel. Chose extraordinaire : malgré l’insistance de Dieu pour que toutes les règles soient scrupuleusement respectées, celui-ci propose d’organiser pour eux une autre fête, un mois plus tard. Comme si l’essentiel est que les hommes, israélites et immigrés, puissent tous participer à la fête comme ils en avaient le désir, et en retirer les bienfaits. Le bien des personnes prime sur l’observation des règles.

� Comment faire pour ne pas oublier les victoires de Dieu dans ma vie ?

� Est-ce que je fête ma ou mes délivrances par l’Eternel – par exemple la date de mon baptême ?

� Est-ce que je connais l’historique de mon église locale ? En fête- t-on la fondation ?

� La Sainte-Cène est un des moyens voulus par Dieu pour me rappeler le don du salut. Est-ce que je la vis comme une fête ?

� Dans mon église, la participation à la Cène est-elle ouverte aux non adventistes ? Est-on prêt à la réorganiser pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’y participer, ou doivent-ils attendre la prochaine fois ?

� Pour moi, et dans ma communauté, le bien-être spirituel des personnes prime-t-il sur l’observation de règles ou d’habitudes ?

2. La nuée (9.15-23) :
Elle était le signe visible de la présence de Dieu parmi son peuple. L’Eternel s’en servait pour accompagner les israélites dans leur marche et pour les guider. Le jour, elle ressemblait à un nuage et la nuit à une colonne de feu, encore plus visible.

La manière dont le texte est rédigé peut sembler à première lecture répétitive mais elle met en évidence la stricte obéissance du peuple aux mouvements de la nuée. Il n’avait pas à décider de la durée de son séjour à un endroit donné : celui-ci pouvait se limiter à un jour (v.21), à « quelques jours » (v.20), ou durer "longtemps" (v.19) voire très longtemps (v.22). Peu importait si le lieu était agréable ou pas, si le peuple avait envie de se reposer ou pas, ....

Cette insistance fait ressortir d’une part l’extrême vigilance de Dieu pour son peuple, et d’autre part la grande docilité et la confiance des israélites durant ces premiers temps de leur migration vers la terre promise. Le tracé irrégulier est dessiné par Dieu. Il dirige le voyage, décide des étapes et de leur durée, selon Sa volonté souveraine.

� Mon parcours de vie est jalonné de nombreux choix. Ai-je le sentiment d’être guidé et conduit par Dieu ?

� Comment puis-je me mettre à l’écoute de Yahvé pour suivre ses directives ? Ai-je appris à suivre Dieu partout, quand c’est agréable et quand ce l’est moins? Comment être attentif à ces « déplacements de la nuée » ?

� Dieu n’aplanit pas le chemin mais aide à avancer. Lorsque je tra- verse une période sombre (dépression, solitude, perte de travail,...), la présence de Dieu m’apparaît-elle clairement, comme la colonne de feu durant la nuit ou ai-je l’impression que Dieu m’a oublié?

3. Les trompettes : 10.1-10
Les trompettes étaient le moyen institué par l'Éternel pour coordonner les mouvements du camp. Elles étaient fabriquées en argent et permettaient de transmettre les instructions au peuple.

Les sacrificateurs étaient préposés pour sonner des trompettes à quatre occasions différentes :
a. le rassemblement (v.3,4)
b. la marche (v. 5, 6)
c. le combat (v. 9)
d. les jours particuliers (v.10).
Ces instruments sonores parlent du témoignage que nous devons rendre publiquement, soit à titre personnel, soit ensemble - et sans doute est-ce ce dernier côté qui est plus directement en vue ici.

� Notre marche communautaire rend-elle une démonstration éclatante de notre engagement chrétien ou bien avons-nous honte du témoignage de notre Seigneur?

� Notre adoration collective (nos "jours solennels") est-elle faite de froides convenances, ou au contraire est-elle empreinte d'une joie paisible et visible ?

� Chacune des étapes de ma vie ("le commencement des mois") est-elle l'occasion de faire connaître la joie que je trouve dans le Seigneur ?

4. Le départ vers le désert de Paran : 10.11-36
Sorti d’Egypte, le peuple est arrivé au pied du mont Sinaï, où il reçoit la révélation de la thora. Cette loi lui a été donnée loin d’Egypte mais pas encore dans la terre promise. Même avec ce don de la thora au Sinaï, le but de la marche dans le désert n’est pas atteint. Il faudra encore un long cheminement.

Deux éléments me frappent dans ces versets : - la « demeure » est démontée et transportée (v.17). Elle accom- pagne le peuple à chaque étape de son voyage. Par cette demeure, qui n’est pas un lieu dans lequel le peuple se rassemble, Dieu manifeste sa présence au milieu du peuple. Il n’y a dans le désert aucun lieu sacré en soi, mais Dieu est partout où est son peuple, parmi les siens. Et c’est sa présence qui rend ce lieu sacré, au moment où Dieu s’y révèle.

� Comment est-ce que je considère le bâtiment où nous nous réunissons en Eglise ? Est-ce un lieu sacré en soi, ce qui interdirait d’y organiser une autre activité que le culte ? Ou ce lieu devient-il saint au moment où Dieu est au milieu de ses enfants assemblés en son nom (Matt 18.20) ?

- les paroles de Moïse à son beau-père (v.29-32). Deux fois revient l’expression « nous te ferons du bien ». Moïse souhaite partager les bénédictions accordées au peuple. Pour décider son beau-père, il lui demande de servir de guide – alors que Dieu conduit le peuple.

� Quelle place puis-je donner aux amitiés humaines et aux conseils des amis, malgré la direction de Dieu ? Prendre l’avis ou le conseil d’autres humains, est-ce nécessairement un manque de confiance en Dieu ?

� Ai-je envie de garder pour moi les bénédictions de Dieu ou vais- je faire profiter d’autres du bien que l’Eternel m’a fait? Concrètement, comment faire avec mon temps, mes biens, mes capacités,... ?

Conclusion :
La vie du croyant est de l’ordre d’un « contrat d’apprentissage ». L’apprenti se forme en mettant en pratique, non en apprenant une théorie. Trop souvent, nous pensons qu’une connaissance du message biblique suffit à faire de nous de bons chrétiens. Mais le Seigneur nous invite à le suivre concrètement, à chaque étape de notre vie, et à être en bénédiction à ceux qui nous côtoient.
Des trompettes, du sang, une nuée et du feu

Jacques Rase