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Aimez vos ennemis
Lisez Mat. 5 :43-48
Dans le texte qui précède ce passage (chapitre 4), Matthieu donne
un aperçu global du début de l’oeuvre de Jésus, de ses prédications,
ses guérisons et de son enseignement. Ici, Matthieu se focalise pour
ainsi dire sur l’enseignement de Jésus, dont il donne des détails. Le
texte débute par « vous avez entendu qu’il a été dit … mais moi, je
vous dis ».
Matthieu nous raconte explicitement où Jésus se trouve lorsqu’il
prononce ces paroles. Il commence même par cela : « voyant les
foules, Jésus monta sur la montagne. » Il raconte aussi que Jésus parle
en étant assis, entouré de ses disciples et en train d’enseigner. Les
versets 43-48 font partie de cet enseignement. Connaissant
maintenant l’époque et l’endroit où cet événement a eu lieu, nous
allons examiner ce que Jésus dit.
Texte
Lors d’une première lecture du texte, nous remarquons deux choses.
D’abord le texte semble comporter beaucoup de contradictions.
Ainsi on lit : « vous avez entendu qu’il a été dit … mais moi, je vous
dis. » D’autres contradictions (implicites) sautent aux yeux:
• Des bons et des mauvais
• Des justes et des injustes
• Des auditeurs et des publicains
• Des auditeurs et des païens
Une deuxième chose qui frappe est le fait qu’à la fin, Jésus tire une
conclusion de ce qui précède. Il dit : « soyez donc parfaits … »
Manifestement, il s’agit ici d’une argumentation dont la conclusion
suit (verset 48).
1. Quels autres endroits où Jésus dispense son enseignement, Matthieu cite-
t-il? Utilisez des textes tels que Mat. 4 : 23 ; 9 : 35 ; 21 : 23.
2. Où le sermon sur la montagne a-t-il lieu selon Luc? Quel nom trouvez-vous
approprié pour ce sermon ?
Le pourquoi de l’enseignement de Jésus est une question importante.
Cette question détermine en grande partie le sens des versets que
nous étudions cette semaine. La réponse à ce « pourquoi » se situe en
grande partie dans le fait remarquable que d’après Matthieu (pas
selon Luc), Jésus monte sur la montagne pour enseigner. Matthieu
relate que lorsqu’il a terminé son enseignement, Jésus descend de la
montagne.
D’une seule autre personne nous savons qu’elle monta sur une
montagne et en descendit, en rapport avec l’enseignement. Il s’agit
de Moïse. Matthieu présente Jésus comme un deuxième Moïse. Jadis,
Moïse fut législateur et maintenant c’est le cas de Jésus. La question
est comment l’enseignement de Moïse a un rapport avec celui de
Jésus.
Dans le passage (v. 17-20), Jésus donne la réponse. Au verset 20, il
devient clair que Jésus poursuit un but spécifique avec son
enseignement : la justice ! Jésus ne supprime pas la justice enseignée
par les Pharisiens. Non, il veut plus. A côté de l’enseignement des
Pharisiens, son enseignement aussi doit être pris à coeur. Israël est
appelé à observer également les commandements de Jésus (« les
plus petits commandements », v. 19) (voyez aussi Mat. 7 : 24 )
Il ne s’agit donc pas de ou/ou mais de et/et. Nous pouvons même le
remarquer dans les textes où Jésus s’en prend sévèrement à ses
opposants, par exemple dans Mat. 23 : 23. Ici, Jésus donne un
avertissement, « Quel malheur pour vous, scribes et pharisiens,
hypocrites ! Vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin,
et vous laissez de côté ce qui est le plus important dans la loi : la
justice, la compassion et la foi ; c’est cela qu’il fallait pratiquer, sans
laisser de côté le reste. » Remarquez, Jésus dit qu’il faut faire l’un, sans
négliger l’autre. Dans ce texte, il met surtout l’accent sur l’importance
des valeurs telles que « la justice, la compassion et la foi » comme but
de cette Loi.
Dans Mat. 5 : 21-48, Jésus donne des exemples qui doivent montrer la
différence entre d’une part la justice des Pharisiens et d’autre part la
justice qu’il vise. En effet, dans les versets 43-48, Jésus pousse cette
distinction jusqu’au bout par la comparaison avec les publicains et les
païens. Il place ses auditeurs devant un dilemme et les oblige ainsi à
faire un choix.
Quand Jésus conclut « Soyez donc parfaits comme votre Père céleste
est parfait », il se réfère à l’amour parfait du père qui fait lever le soleil
sur les bons et sur les mauvais et fait pleuvoir sur les justes et les injustes.
Cet amour doit être imité, moins que cela ne peut suffire. Selon Jésus
c’est ici que se situe la différence entre le juste et le païen/publicain.
3. Quel est le but poursuivi par Jésus avec son enseignement dans le sermon
sur la montagne ?
4. Comment ce but doit-il être atteint ? Citez deux exemples dans le texte.
5. Qu’est-ce que Jésus veut-il dire par « soyez donc parfaits comme votre
père céleste est parfait » ? (Mat.5 : 48)
Tout au long de l’histoire, il y eut différents points de vue sur l’applicabi-
lité pratique. Au Moyen -Age, on croyait que seule une élite religieuse
était capable de vivre selon le Sermon sur la montagne. Au cours des
temps modernes, en particulier chez les anabaptistes de la réforme
radicale, chaque homme reçoit la tâche de vivre selon le Sermon sur
la montagne. Au siècle dernier, Dietrich Bonhoeffer a même dit que le
Sermon de la montagne doit être vécu, sinon l’église n’est pas une
église.
Non seulement les chrétiens, mais aussi les non-chrétiens ont puisé de
l’inspiration dans les Sermon sur la montagne . Mahatma Gandhi s’est
dépensé pour l’applicabilité pratique du Sermon sur la montagne. Il
était déçu du fait que beaucoup de chrétiens étaient d’avis que le
Sermon sur la montagne était destiné aux disciples et n’avait aucun
rapport avec la vie quotidienne. Il écrivit « Well I do not believe this. I
think the Sermon on the Mount has no meaning if it is not of vital use in
everyday life to everyone.”1
(1) Je ne crois pas cela. Je crois que le Sermon sur la montagne n’a pas de sens s’il n’a pas d’utilité vitale dans la vie quotidienne de chacun
Le Sermon sur la montagne est très important pour nous, adventistes.
C’est le mode de vie de ceux qui attendent le retour du Seigneur. Être
adventiste signifie donc être profondément disciple. Retournons un
instant à la mission « soyez donc parfaits comme votre père céleste est
parfait ». (Mat. 5 : 48)
Que pouvez-vous faire de cette mission aujourd’hui ?
Certains ont cru que c’est un appel à être sans péché. Cela n’est
nullement vrai. Le texte traite simplement d’une façon d’aimer,
comme Dieu aime. Quelle est alors la différence entre Moïse et Jésus
sur ce point ?
La loi de Moïse demande d’aimer son prochain. « Qui est mon
prochain ? » n’est pas simplement une question qui vient à l’esprit du
public (Luc 20 : 29). Cette question est typique pour une façon de
considérer la loi que Jésus repousse. Cette question essaie en effet
de définir la portée du commandement. Car quand on sait qui est
son prochain, on sait aussi qui ne l’est pas.
Jésus va plus loin que Moïse. Quand il enseigne « aimez vos ennemis »,
il ne veut pas chercher les limites. Il veut que le commandement
bénéficie à l’humanité entière. Etant ses disciples, il nous appartient
d’obéir à son commandement en vue du ‘shalom’ pour toute
l’humanité et toute la création.
6. Trouvez-vous que le Sermon sur la montagne est le mode de vie pour tout
adventiste ?
7. Selon le Sermon sur la montagne, se fréquenter est une chose importante
dans la vie du disciple. Est-ce aussi une priorité dans votre vie et votre
église ? Comment peut-on le voir ?
8. Récemment, l’UE a publié un rapport dans lequel on constate une
augmentation alarmante du racisme dans l’UE. Que faites-vous en
pratique pour combattre le racisme à la maison, au travail, dans votre
quartier ou à l’école ?
9. Comment aimez-vous vos ennemis en pratique ? Donnez un exemple que vous avez vécu.
Leendert Brouwer
http://www.adventist.be/french/eds/02Fruits09janvier2010.pdf
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